En clôture du Conseil national du Mouvement Démocrate, qui se tenait samedi 30 juin, François Bayrou a réaffirmé sa volonté « d’enraciner le Centre indépendant dans la vie politique », tout en ayant « une démarche constructive et de dialogue ».
Le leader centriste a d’abord tenu à honorer la mémoire du député et dirigeant de Terra Nova, Olivier Ferrand, mort brutalement ce matin. « C’était un jeune homme brillant, talentueux et entreprenant, qui représentait la sensibilité sociale-démocrate du Parti socialiste. Il nous manquera à tous », a-t-il exprimé avec émotion.
François Bayrou est ensuite revenu sur le Conseil national du Mouvement Démocrate qui s’est tenu toute la matinée : « Nous avons eu quatre heures de débats, avec un sentiment partagé quant à l’avenir de ce mouvement. Les résultats des élections législatives furent difficiles. Ils ont découlé de la bipolarisation de la présidentielle et de mon choix d’entre-deux tours. Je reste toutefois convaincu que la mission d’un homme politique est de savoir prendre des risques, quand il pense que l’essentiel est en jeu. Jamais, à aucun instant, à aucune minute, je n’ai dissimulé la vérité de la situation aux Français car je sais que seule la vérité fondera l’avenir. De jour en jour, apparaît le choc entre la réalité du pays et les promesses faites pendant la présidentielle. Nous voyons que l’augmentation du SMIC ne correspond qu’à quelques centimes. Nous voyons que les coupes dans les crédits seront sévères, on nous annonce une réduction de 7% des crédits d’intervention de l’État. Dans quelques mois, les Français se demanderont donc qui leur avait dit la vérité et la réponse sera certaine », a-t-il analysé avec conviction.
« La France va se trouver devant une remise en cause profonde de tous ses modèles. Face à cela, il y a un débat dans nos rangs, entre ceux qui pensent que notre responsabilité est de glisser vers la gauche, de glisser vers la droite ou de ne pas glisser. Je ne vous cache pas que je suis de ceux qui refusent de glisser, de ceux qui veulent au contraire renforcer notre liberté et ainsi notre enracinement dans la vie politique française. Si on se rallie, on perd sa liberté. Sans liberté, il n’y a pas d’existence », a poursuivi François Bayrou. Le président du Mouvement Démocrate a toutefois rappelé son ouverture au dialogue « avec quiconque considère qu’il est légitime de dépasser les réflexes partisans et sectaires ». « Nous parlerons avec des groupes qui sont dans la majorité présidentielle, comme avec des groupes qui sont dans l’opposition », a-t-il souligné. « Nous pouvons trouver des alliances. L’alliance de deux libertés n’est pas une aliénation. Mais pour s’allier, il faut exister », a revendiqué le président du Mouvement Démocrate.
Pour François Bayrou, la question de l’organisation de ce mouvement est posée. « Je continuerai à assumer la présidence qui m’a été confiée. J’ai toutefois l’intention de prendre du recul, car il est nécessaire que je trouve une autre manière de m’exprimer. Je me concentrerai ces prochains mois sur les sujets essentiels, au premier rang desquels je place l’horizon européen de la France. Je suis l’un de ceux qui ont le plus réfléchi au fédéralisme. Ce mot n’est pas compris par nos concitoyens comme il devrait l’être. J’interviendrai donc sur ce sujet. La réaction aux actualités du pays sera assurée par Marielle de Sarnez, notre porte-parole Yann Wehrling et nos vice-présidents. Enfin, nous allons mener un travail important de ressources humaines, en vue des scrutins locaux et en particulier des municipales de 2014. Ce travail sera coordonné par Marc Fesneau, qui s’entourera pour cela de jeunes responsables politiques », a précisé le leader centriste.
« Je tiens à notre démarche de mouvement politique, et non de parti, car elle est plus ouverte. En ce sens, je reviendrai ces prochains jours vers tous mes soutiens de la présidentielle, afin que nous avancions ensemble », a-t-il par ailleurs ajouté. « Ma nature à moi, c’est la loyauté avant toute chose. Le pays fera de ce pacte de vérité la fondation d’une volonté nouvelle », a conclu François Bayrou.